normalisation des informalités financières

Résumé/Abstract

KOUAKOU, T.G.-O. (2010), « De la normalisation des informalités financières en Amérique latine : entre commercialisation et réappropriation par le bas », Papiers de l’axe Territoires, Villes, Modes de vie, Environnement, n°6, CNRS, UTM ; p 57-69.

A l’intérieur du secteur informel, à consonance négative d’un strict point de vue économique, émerge la finance informelle qui, par sa tendance à mettre le financier au service du lien social, conserve une connotation positive. Malgré cela, les modèles de développement néolibéral qui s’imposent en Amérique latine la considèrent en termes d’inefficacité économique. Les informalités financières se formalisent soit « par le haut » (absorption par les réseaux bancaires traditionnels ou évolution vers des formes bancaires), soit « par le bas » (à travers des projets de finance solidaire, en particulier, de microfinance). Toutefois, ces deux voies de normalisation comportent des risques élevés de financiarisation (ou commercialisation) et donc de perte de la dimension réciprocitaire, quand s’impose l’intérêt personnel et la recherche de profit privatisé au détriment du collectif. D’où la nécessité d’une construction du politique par la réappropriation collective des valeurs réciprocitaires, sociales et solidaires.